LE CONTACT Beaucoup de gens s'y méprenne sur ce qu'est le contact. Je vais donc essayer de décrire ce concept de la façon la plus claire possible, pour que ce soit facile pour tous de l'appliquer à la maison ^^
~ La scallaTout d'abord, il faut garder en tête que le contact est le 3ème échelon de la pyramide de progression. Il faut donc avoir acquis les 2 premiers échelon, vous pouvez trouver les informations la dessus un peu partout sur le forum !
~ Vérification de l'équipementEnsuite, je le dis souvent mais il faut vérifier si votre équipement est adéquat ! Un mors de filet double brisure avec canon plein, de la bonne grandeur pour votre cheval, c'est le top ! En plus, les designs sont de plus en plus évolués, donnant encore plus de confort au cheval. Votre monture ne peut pas se donner à 100% si elle est inconfortable !!! Un petit truc facile pour améliorer le confort, donnez des sucres à votre cheval pour le faire saliver, ainsi le mors va glisser facilement dans sa bouche.
~ Défaire les mythes
Tout d'abord, il ne faut PAS confondre les mots rassemblé, ramené et contact ! Il s'agit de 3 termes distinct qui peuvent exister l'un sans l'autre !
- Un cheval rassemblé est un cheval rond, avec les postérieurs engagés et le dos en place.
- Le ramené est le simple fait de ramener la tête du cheval à la verticale, sans nécessairement être rassemblé ou être en contact. J'ai remarqué que cette confusion provient souvent des cavaliers western, qui n'ont pas les mêmes termes qu'en classique !
- Le contact est le lien qui uni la bouche du cheval aux mains du cavaliers. Le cheval en contact n'est pas nécessairement ramené ou rassemblé.
Maintenant qu'on a démêlé les termes, je veux dénoncer une croyance populaire totalement fausse : LE CONTACT N'EST
PAS LE FAIT DE TIRER SUR LES RÊNES POUR DEMANDER AU CHEVAL DE RAMENER SA TÊTE ! Comme je vais l'expliquer plus loin, un bon contact part de l'action des jambes ! Je viens de vous mêler, n'est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, je vais mettre tout cela au clair ^^
~ 1ère étape : établir un lien de confiance avec la bouche du chevalC'est la partie délicate ! Si vous avez bien travaillé sur les 2 premiers paliers de la pyramide d'entraînement (le rythme et la souplesse), et que vous avez un bon équipement, tout devrait bien se passer ! En effet, si on rencontre un problème, il faut toujours revenir en arrière et solidifier les bases. Reculer pour mieux avancer !
Pour habituer notre cheval au contact, je vous conseille d'abord de "peigner vos rênes". Pour se faire, on prend nos rênes dans une main de façon à ce que les rênes soient tendus, et on glisse notre autre main sur nos rênes, du cheval vers nous. Puis, on échange de main et on recommence. Pendant ce temps, observez les réactions de votre cheval. Est-il inquiet ? Si oui, continuez doucement jusqu'à ce qu'il s'habitue. Veut-il arrêter ? Si oui, mettez le en avant tout en continuant de peigner les rênes. Prendre les rênes doit signifier qu'on continue dans la même impulsion, ce ne veut pas dire ralentir. Pour ralentir le cheval, c'est d'abord avec notre assiette et notre énergie, et en dernier recours nos rênes
Quand cela est acquis, on peut prendre un léger contact avec notre cheval. Il doit être doux, et à partir de ce moment vos rênes ne doivent plus jamais être lousse ! On veut seulement que le cheval s'habitue à la sensation. Ainsi, si le cheval baisse la tête, on déplie nos coudes et on le suit !!! Il ne faut pas lui donner de coup. Et s'il fait l'inverse et s'encapuchonne, on continue de garder ce contact doux mais en mettant de la jambe. Si le cheval accélère, il ne faut pas le pénaliser, vaux mieux relaxer et l'amener à faire une flexion vers la clôture jusqu'à ce qu'il ralentisse, comme ça on ne tire pas dans sa bouche et on conserve sa confiance. Il se peut également que votre cheval ait déjà eu une mauvaise expérience et se mette à donner des coups de têtes, dans ce cas on essai tout de même de rester en contact avec lui, sans jamais lui donner de coup (j'aime mieux que vous lâchiez le contact plutôt que de risquer de donner des coups dans sa bouche) ! On ne règle pas ce problème en étant sévère, mais plutôt en étant compréhensif et rassurant. Et oui cela va vous demander de plier et déplier les coudes jusqu'à vous fatiguer, mais cela va finir par payer, croyez en mon expérience ^^
À cet étape, on se fou complètement de la position de la tête du cheval. On veut juste bâtir une confiance.
J'aime comparer cet exercice avec le fait de tenir la main de quelqu'un et ne jamais la lâcher. Notre compagnon décide de notre vitesse et de la direction, et nous devons suivre ! Si l'autre personne accélère, on ne doit pas se laisser traîner, on doit accélérer et suivre nous aussi ! Si la personne ralenti, on ne doit pas continuer de courir sinon on va se lâcher ! De plus, jamais on ne doit serrer trop fort la main de l'autre. C'est un petit jeux qui nous permet de se synchroniser avec l'autre
À la fin, le cheval doit aimer être en contact avec vous, et va même finir par chercher le contact par lui même (chercher à vous tenir la main car c'est agréable !
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Un cheval heureux va garder ses lèvres fermés sur le mors et va saliver. Il ne va pas mâchouiller, encore moins ouvrir la bouche ou tirer la langue.
La seule autre réaction positive du cheval, c'est le petit bout du nez qui va se tendre et parfois même faire des rotations ! Quand on en arrive à ça, c'est le summum ! Tel un cheval qui se fait gratter et qui adore ça !
~ 2ème étape : utiliser ses jambes
Et oui, comme on ne veut pas tirer dans la bouche du cheval pour préserver sa confiance, alors on n'utilise très peu les rênes pour tourner ! On ne tire pas non plus pour que le cheval ait le chanfrein à la verticale. On va plutôt utiliser les jambes !
Donc, la suite logique de la première étape est de commencer à faire des exercices plus complexes toujours en maintenant un bon contact, sans tirer. On peut faire des cercles, des serpentines, etc. Puis quand tout va bien, on peut faire des transitions en essayant de garder le cheval dans le même cadre.
Petit à petit, vous allez voir que le cheval va se poser lui même sur le mors, c'est notre objectif ! C'est en étant concentré et relaxé qu'il va graduellement baisser la tête. L'autre ingrédient magique est l'impulsion.
~ 3 ème étape : alimenter l'impulsion
Maintenant que nous avons un cheval relaxé, en confiance et "sur le mors", on peut lui demander un peu plus d'effort. Pour avoir un cheval qui travaille bien, il ne suffit pas d'avoir le nez à la verticale, oh non ! Il doit aussi travailler dans le bon sens, le dos en place et les postérieurs engagés
Ma méthode préférée pour y parvenir est la position des mains collés contre l'encolure. On choisit d'abord la longueur des rênes qu'on veut, dépendant du niveau du cheval. Donc au début, on commence assez long, juste assez court pour que le cheval ait le goût de ramener le chanfrein. Puis, on garde les mains FIXES, collé sur le garrot du cheval, et s'il le faut on agrippe le tapis de selle !
Pourquoi ? En fait, cela agit un peu comme un enrênement.
Ensuite, puisque cela crée une tension, il faut pousser le cheval avec nos jambes.
Il faut garder en tête que c'est nous qui choississons la longueur de rênes, et il faut accepter le poid que le cheval met dans les rênes ! Et oui, à ce stade on ne recherche pas la légèreté !!! Si le cheval est vraiment trop lourd, il faut donner plus de jambes pour qu'il se "soumette" au mors. S'il accélère trop, on doit le ralentir grâche à l'assiette et aux demi-arrêts (voir ces sujets disponible sur le forum).
Aussitôt que le cheval ramène son nez un peu, on le récommence en avancant UN PEU les mains (en dépliant les coudes) et SANS briser le contact, c'est bien important ! Donc on donne gentillement, sans lâcher le cheval dans le vide. Souvent, le cheval va même demander de baisser la tête, et c'est bien important de le suivre et l'encourager à le faire !
Encore une fois, on reste avec le cheval, on l'encourage avec nos jambes et jamais on tire dans nos rênes. On ne fait qu'être là avec lui. À force de travailler ainsi, il va se rassembler par lui-même, quand il va être prêt ! Il faut donc continuer à jouer avec notre cheval, en demandant des changements de direction fréquement et des transitions, et ce à toutes les allures (arrêt et reculer inclus !!!) .
Petit truc de la cavalière olympique Anky Van Grunsven : quand le cheval n'écoute plus les jambes, on arrête l'exercice en cours et on met le cheval FORT devant les jambes ! Même s'il part au gros galop, on ne le sanctionne pas ! On va le ramener doucement dans le calme, et reprendre notre exercice. Sinon, le cheval va se blaser à la jambe et va complètement cesser de vous écouter.
~ Astuce avec la cravache
Ce truc est très utile en tout temps. Quand on utilise la cravache (idéalement une longue cravache de dressage, comme ça pas besoin de reculer notre main pour toucher notre cheval), on ne frappe JAMAIS, on tappote ! Je m'explique : si mon cheval ne répond plus à mes jambes, je commence à donner des petits coups de cravache rythmés, tap tap tap tap, avec la même intensité. Ça ne sert à rien du tout de frapper un cheval, ça ne fait que le tromatiser et tout désorganiser notre travail. Donc on tappote jusqu'à ce que le cheval cède. Si le cheval résiste trop, j'avance un peu mes mains et je tape un peu plus fort, mais avec la même force a chaque tap. Aussitôt qu'il fait un pas en avant (ou cède le mors, dépendant de ce que je veux), j'arrête tout. N'oubliez jamais : la pression motive, mais c'est quand on relâche que le cheval apprend !
Le but de la cravache est de préciser le dialogue avec notre monture, un petit rappel comme quoi "si tu ne réponds pas a mes jambes, je vais te gosser avec ma cravache'', pas chicaner !
~ En résuméPour conclure, ce n'est pas le cavalier qui doit forcer le cheval à se rassembler, c'est au contraire le cheval qui doit tendre ses rênes par lui même. Si on travaille correctement la confiance du cheval en la main, il va finir par chercher le contact et être en harmonie avec vous. Le rassembler, ce n'est pas que physique, c'est avant tout psychologique. C'est seulement lorsque le cheval est à l'aise et concentré qu'il va ramener le chanfrein à la verticale et engager son dos et ses postérieurs.
Et le mot de la fin, c'est de ne pas oublier de varier ! Ne travaillez jamais dans une attitude figée, alternez entre chanfrein plus ouvert, position de concours, allongement, détente sur rênes longues... C'est la clée du succès !!!